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Pétanque : Le seigneur des carreaux
Dylan Rocher et ses camarades étaient hier au boulodrome de l’Étang-Salé où ils ont distillé leur savoir aux jeunes de la ville. (Photo : Morgan Chari)
Le petit prince de la boule est de retour pour la septième fois sur des terres acquises à sa cause. Il nous conte sa vie de nomade.
PÉTANQUE : 13E TOURNOI INTERNATIONAL DE L’ETANG-SALÉ
La première fois qu’il pointe sa bouille d’ado en 2006, le jeune manceau est déjà adoubé par le maître. Philippe Quintais était formel, "celui-là ira très loin". Le multiple champion du monde qui incarne le tournoi le plus coté de la Réunion ne s’était pas trompé. Le petit prince a bien voyagé, il a bien poussé. Aujourd’hui, Dylan Rocher est à 21 ans la figure de proue de sa discipline. Lorsque la pétanque se montre sous plus beaux apparats à Monaco, lors de la finale des Masters remportées par Damien Hureau, le duc d’Anjou qui a eu la chance de faire la bise à la princesse Charlène, le prince Albert le choisi pour partenaire lors d’un tournoi exhibition très VIP. En compagnie de Daniel Elena, le célèbre Monégasque copilote de Sébastien Loeb, il a trinqué en privé avec son altesse. Un honneur qui lui vaut, entre autre, d’être reconnu "parfois dans le train ou dans la rue". Dans la cour du Palais, il réussit avec ses camarades à dynamiter l’audience (record battu pour Sport +).
Sportif de haut niveau (essayer de réaliser un 99 sur 100 au concours de tirs !), Dylan ne mange pas de sa passion. Mais il parcourt la planète. Présent aux Jeux Mondiaux à Cali, en Colombie, il rêve lui aussi que la pétanque devienne olympique même s’il avoue que sa discipline n’est pas tout à fait universelle.
Concours de tirs à New-York
Alors il se fait ambassadeur. Récemment, le Sarthois s’est envolé pour New-York où il a inauguré un boulodrome en plein milieu des buildings, à Bryan Park. "C’était géant !". La Nouvelle-Calédonie, la Thaïlande, l’as de la précision voit du pays. Désormais titulaire à la mairie de Draguignan, il dispose d’un aménagement de son temps de travail pour jouir de son sport. "Les choses évoluent, mais tout doucement. Personnellement, je suis fier de savoir que la finale des Masters a battu des records d’audience, mais les retombées sont infimes pour nous, déplore-t-il. Le vainqueur empoche seulement huit cents euros. La pétanque draine du public, nous côtoyons souvent des VIP, notre image a considérablement évolué et je pense que nous pouvons attirer de nombreux sponsors, mais les joueurs, nous, ne voient rien venir. Ceci étant, je suis déjà heureux d’avoir pu trouver du travail grâce à mon sport". Ainsi va la vie de ces garçons qui représentent la France, plus tout à fait celle de Pagnol, du béret camembert et baguette sous le bras, aux quatre coins du monde.
Stéphane Catherine