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Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous à quelques heures de cet événement ?
« Bien. En individuel, ce n’est pas toujours facile, il suffit d’un moment de méforme pour le payer cash. On ne peut pas se reposer sur les épaules d’un équipier et puis la compète est longue, elle dure trois jours. Il faut être en condition optimale. Le bras fatigue, les jambes aussi ».
Ce titre mondial en individuel après celui en triplettes à Marseille en 2012, que représente-t-il à vos yeux ?
» J’adore jouer en tête à tête, on ne doit rien à personne. C’est un titre qui t’appartient. Pour mon palmarès aussi, c’est important, il ne me manque pas beaucoup de titres. Deux. Celui-là et le titre national en triplettes ».
Vous sortez d’un triomphe au Trophée des Villes avec Draguignan, ce qui signifie que vous êtes déjà en forme en ce début d’année. Il le faudra à Nice face à de très bons adversaires ?
« Le Trophée des Villes c’est un peu comme un Grand Chelem en tennis. À Nice, il y a une dizaine de bons joueurs. Je peux perdre. Je ne suis pas invincible ».
Justement qui craignez-vous le plus ? On sait que le belge Weibel est redoutable, l’italien Rizzi n’est pas mal non plus.
« Les Thaïlandais et les Malgaches sont imprévisibles. Sur une partie, cela peut basculer vite en leur faveur. En fait, tout dépendra des terrains. Si c’est comme à Lons, il va falloir tirer de partout ».
Vous êtes champion de France individuel 2014 – à Gruissan –, la compétition en tête-à-tête, c’est vraiment une discipline à part dans la pétanque ?
« De grands noms comme Suchaud et Lacroix n’ont jamais été champions de France individuel. Jene sais pas, ils ont peut-être du mal à jouer seul. Certains joueurs sont formatés pour ce type de compétition. Fazzino est à mon sens la référence. Il a sept titres de champion de France dans cette catégorie, c’est un monstre. La meilleure qualité, je crois, est qu’il faut aimer ça, et c’est mon cas ».
On a beaucoup évoqué en 2014 votre kyste au poignet gauche, vous songez à une opération ?
« Je me suis fait infiltrer un produit en décembre et j’ai fait ma rentrée au Trophée des Villes. Pour l’instant, tout va bien, aucune opération en vue ».
Vous n’avez que 23 ans mais vous faites partie déjà de la légende de la pétanque. Comment vous vivez cette popularité auprès des jeunes ?
« J’essaie d’être un exemple et de les amener vers ce sport. Au niveau de l’image, je fais des efforts. Mais je suis un gagneur et quand je ne suis pas en forme, cela m’arrive de mettre des coups de pied par terre, il faut éviter de le faire. Je surveille également mon langage devant les caméras, c’est important afin de donner une bonne image ».
Vous avez beaucoup gagné en Bourgogne. Le National de Mâcon en 2007, trois fois le National de Dijon en individuel 2011, 2012 et 2013, l’étape 2014 des Masters d’Autun, c’est une région qui vous réussit bien ?
« Tout le monde n’a pas gagné tous ces titres, notamment le National de Dijon en tête à tête trois fois de suite, ça marque l’histoire. Les Masters d’Autun restent un beau souvenir. Je suis le parrain des Masters jeunes et j’avais bien aimé l’ambiance, le soutien du public, l’accueil des organisateurs. Je vais revenir cette année avec la tunique de l’équipe de France, c’est un honneur pour moi et je suis content de le partager avec les Autunois ».
Que peut-on vous souhaiter à quelques heures du début de cette compétition ?
« De jouer mon meilleur jeu et de gagner. Après, il ne me manquera plus qu’un titre, le plus gros et le plus beau. Le triplette national, mais ça, c’est une autre histoire. Je suis passé proche de l’exploit en 2007 à Dijon en finale. Je l’ai toujours en travers la gorge. À l’époque, je m’étais dit : tu as le temps, t’inquiètes, mais les années passent (rires) ».