Dylan Rocher, il tire plus vite que son ombre
Pour sa deuxième édition, la Calédonienne de pétanque va de nouveau accueillir deux des trois champions du monde en titre : Philippe Suchaud et Dylan Rocher. Ces deux invités de marque sont la « cerise » sur le gâteau de cette grande fête sportive.
Le jeune Dylan Rocher (à gauche), ici avec Mathieu Spinouze, est prêt à inscrire son nom au palmarès de la Calédonienne pour la deuxième fois consécutive. Avec Philippe Suchaud, qui doit arriver dans la semaine, il sera à nouveau l’une « des attractions » du week-end.
Photo François Benito
L’année dernière, à la même époque, près de 500 boulistes s’étaient réunis à Boulari pour la première « Calédonienne de pétanque. » Mathieu Spinouze, co-organisateur de l’événement, espère cette année faire encore mieux avec un objectif de 650 joueurs inscrits. Il faut dire que les retours, « tous positifs » selon celui-ci, l’ont encouragé à préserver et même à améliorer la formule. Les ajouts par rapport à la dernière édition se font plutôt à la marge. La compétition gagne ainsi un jour, débutant le vendredi 17 janvier, et ce sur tout le week-end, et les doublettes féminines, qui ont eu peu de succès, sont aussi remplacées par des mixtes qui « permettent de faire davantage participer les femmes, car souvent les hommes viennent les chercher pour faire un essai. » Mais la principale attraction de ce tournoi sera la présence des deux champions du monde 2012, Philippe Suchaud et Dylan Rocher. Ces deux pointures disputeront le tournoi, comme il y a un an, en association avec des joueurs locaux. Ramon Chang Man Sao les rejoindra pour la triplette, reconstituant celle qui avait remporté la dernière Calédonienne, et sera associé à Philippe Suchaud en doublette.
Champion.Dylan Rocher, lui, aura pour partenaire Freddy Cypriany. Ce dernier mesure d’ailleurs la « chance inespérée de jouer avec Dylan. Pour moi, c’est le meilleur joueur du monde. » Enthousiaste, le champion territorial en triplette 2013, assure « qu’avec Dylan, on va viser la victoire. Avec un tel coéquipier, je sais que je peux perdre quelques boules, vu qu’il est capable de me rattraper à tout moment. » Ce pointeur de formation, qui s’oriente plus vers le poste de milieu à présent, aura en effet le privilège de concourir avec l’une, si ce n’est LA référence des pointeurs actuels : Dylan Rocher. A 22 ans, ce jeune prodige a connu une belle saison 2013. Il la qualifie lui-même de « très bonne, notamment avec ma victoire aux Jeux Mondiaux, à Cali, et à la Marseillaise. Le seul point noir, c’est de ne pas avoir obtenu le titre de champion de France. » Le sportif, très accessible et avenant, rappelle qu’il « a commencé la pétanque quand il avait quatre ou cinq ans, quand je voyais mes parents jouer. J’ai donc fait pareil. » Questionné sur sa remarquable précision, il a notamment été recordman en tir en 2010, il l’attribue plus à un talent naturel qu’à de l’entraînement. « Mon père, qui a été en équipe de France, m’a entraîné depuis une vingtaine d’années mais j’ai tout de suite été assez adroit. » Histoire de mieux visualiser le niveau du bouliste, une image est parlante : « dernièrement, sur une tentative de record à New York, j’ai tiré 99 boules sur 100. » Respect.
Compétition. Et pourtant, malgré ses qualités, il n’est pas certain de pouvoir défendre son titre mondial, cette année à Tahiti. « Normalement, c’est la fédération française qui sélectionne l’équipe pour les championnats du monde. Mais, il y a 90 % de chances pour que j’y sois... ». Pour l’instant, en tout cas, c’est la deuxième édition de la « Calédonienne de pétanque » qui occupe son esprit. « C’est une compétition très bien organisée, Mathieu a fourni un gros travail, assure-t-il, avec un bon niveau. Les gens nous ont respectés, ça m’avait beaucoup plu l’année dernière. » Pour lui, le gros avantage du tournoi c’est qu’il est « compétitif mais convivial. » Il se dit « plutôt confiant » pour le gain du trophée à Boulari mais il insiste sur le fait que le « gros de la compétition débutera samedi, où il sera aligné avec Philippe et Ramon. » Il ne sera pas simple pour les joueurs locaux de battre une triplette aussi talentueuse. Même si, l’année dernière, Rocher, Suchaud et Chang Man Sao, avaient perdu une partie (en poule). Avis aux amateurs.